Étude TRANSCRIPT : Vers une meilleure option thérapeutique pour diminuer les rechutes des lymphomes T

En France, les lymphomes T représentent 15% des lymphomes de l’adulte, soit un peu plus de 1000 nouveaux cas par an. L’objectif de l'essai clinique TRANSCRIPT (HCL, LYSA-LYSARC) est de vérifier si l’autogreffe permet de diminuer les rechutes de la maladie par rapport à un traitement sans autogreffe : une première mondiale, avec de forts enjeux cliniques et médico-économiques.

En France, les lymphomes T représentent 15% des lymphomes de l’adulte, soit un peu plus de 1000 nouveaux cas par an. Du fait de leur rareté, moins de recherche clinique et d’innovations thérapeutiques sont réalisées autour de ce type de lymphomes. Le traitement des lymphomes T est par conséquent moins bien codifié que celui des lymphomes B.

Actuellement, il existe deux modalités de traitement qui malgré de nombreuses études n’ont jamais été comparées directement. Chez les patients qui obtiennent une réponse complète après avoir été traités par six cures de chimiothérapie d’induction, la stratégie consiste : soit en un traitement de consolidation par autogreffe de cellules souches hématopoïétiques, soit en une surveillance.

L’objectif de l’étude TRANSCRIPT est de vérifier si l’autogreffe permet de diminuer les rechutes de la maladie par rapport à un traitement sans autogreffe : une première mondiale, avec de forts enjeux cliniques et médico-économiques.

L’étude TRANSCRIPT (Transplantation After Complete Response In Patients With T-cell Lymphoma), portée par le Pr Bachy (hématologue aux HCL), a été lauréate du Programme Hospitalier de Recherche Clinique en cancérologie (PHRC-K), permettant l’attribution d’un financement de 1, 3M€, financé par le Ministère de la Santé et des Solidarités et géré par l’Institut National du Cancer.

Déroulement de l’étude TRANSCRIPT

L’étude TRANSCRIPT propose de comparer deux stratégies thérapeutiques couramment utilisées pour le traitement du lymphome T.
Cette étude s’adresse à des patients entre 18 et 69 ans, suffisamment en forme physiquement pour recevoir un traitement de consolidation par autogreffe. Les patients seront répartis par tirage au sort dans deux groupes de traitement : 

  • Groupe A : chimiothérapie d’induction seule
  • Groupe B : chimiothérapie d’induction suivie d’une chimiothérapie de consolidation avec autogreffe 

En août 2022, l'hôpital Lyon Sud a inclus le 1er patient de France. Au total, 60 centres hospitaliers sont concernés par cette étude : 50 en France et 10 en Belgique. Deux cent quatre patients vont être inclus dans cette étude sur une période d’environ trois ans, répartis aléatoirement entre les deux stratégies thérapeutiques (102 patients dans chacun des deux groupes). La phase de traitement durera jusqu’à 9 mois et le suivi de chaque patient sera au minimum de 2 ans, soit une durée totale d’environ 5 ans et 9 mois. L’étude devrait se terminer en 2028.

L’hématologie aux HCL et la collaboration avec le LYSA/LYSARC

Fort d’une collaboration depuis de nombreuses années entre le LYSA/LYSARC et les Hospices Civils de Lyon sur des projets de recherche clinique, le projet TRANSCRIPT illustre le renforcement des relations collaboratives par une co-coordination d’un projet académique, promu respectivement par les HCL en France et le LYSARC en Belgique.

Le service d'hématologie de l’hôpital Lyon Sud est un centre de référence pour les maladies du sang (onco-hématologie, hématologie générale) spécialisé dans les hémopathies lymphoïdes, myéloïdes et l'allogreffe. Il dispose d’une capacité d’accueil de 84 lits d’hospitalisation complète et près de 35 lits d’hôpital de jour. Ce service est un acteur majeur de la recherche clinique en hématologie et propose aux patients l’accès à des thérapies innovantes telles que les CAR T cells avec près de 300 patients traités à ce jour.

Le LYSA est un groupe académique coopérateur et une association à but non lucratif, leader international de la recherche clinique et translationnelle sur le lymphome. Il regroupe plus de 500 membres, chercheurs et experts médicaux, répartis dans près de 100 centres cliniques dans trois pays (France, Belgique, Portugal). Le LYSA a pour but de réunir des professionnels spécialisés dans le domaine du lymphome pour promouvoir la recherche fondamentale et clinique, améliorer la prévention, la prise en charge et le traitement des patients et diffuser la connaissance sur ce cancer. Il collabore avec de nombreuses équipes scientifiques à travers le monde pour comprendre et traiter les lymphomes.

Le LYSARC est la structure opérationnelle du LYSA permettant la conduite de projets de recherche clinique sur le lymphome à l’échelle internationale. Le LYSARC dispose de toutes les fonctions intégrées et des plateformes dédiées à l’anatomo-pathologie, à la biologie et aux examens d’imagerie pour mener chaque année de multiples études cliniques de phase 1 à 4 sur le lymphome et des registres en tant que promoteur. Cette association à but non lucratif est scientifiquement indépendante et regroupe plus de 130 personnes (médecins, biostatisticiens, pharmaciens, biologistes, ingénieurs...). 

Les lymphomes sont des cancers du système lymphatique. Ils représentent l’hémopathie maligne la plus fréquente, soit près de la moitié des cancers du sang. Ce sont des maladies hétérogènes, avec plus de 80 sous-types de lymphomes, ce qui rend le diagnostic difficile et nécessite des prises en charge différentes. Ils se répartissent en 80% environ de lymphomes non hodgkinien (LNH) et 20% de lymphomes hodgkiniens (LH). Les lymphomes peuvent toucher tous les âges (y compris chez l’enfant), ils sont principalement ganglionnaires mais peuvent toucher un ou plusieurs organes à la fois. Il n’existe ni prévention ni dépistage. L’incidence a doublé en 30 ans, avec 18 000 nouveaux cas en France chaque année.

 

Dernière mise à jour le : lun 22/01/2024 - 09:59
Blocs libres

Présentation de l'étude TRANSCRIPT par le Pr Emmanuel Bachy