Premiers pas en recherche paramédicale, Jennifer Masseau, IPA en oncologie

L’idée a commencé à germer en 2021. Son projet ? Cibler les patients atteints d’un cancer ORL non opérable dans le but d’optimiser la chimiothérapie et d’améliorer leur qualité de vie. Le programme de préhabilitation prévoit des activités physiques, des conseils nutritionnels, un soutien psychologique et, si besoin, une gestion des addictions.

Jennifer Masseau est enthousiaste, passionnée, curieuse et plus que jamais motivée. « J’ai commencé à en parler autour de moi et les réactions ont été positives. » Puis, « Je me suis retrouvée livrée à moi-même. Je ne savais pas par quel bout prendre ce projet. J’étais perdue. »

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Jennifer Masseau, IPA en oncologie

Un écosystème rassurant 

Pour la soutenir, elle peut néanmoins compter sur sa cadre de santé, l’équipe paramédicale ainsi que sur les médecins de l’hôpital de jour en chimiothérapie, son lieu de travail quotidien « dont il est parfois difficile de s’extraire », souligne la soignante qui, en tant qu’IPA, bénéficie d’un jour par semaine dédié à la recherche. 

Une oncologue du service, le docteur Amandine Bruyas, l’oriente vers Anne-Sophie Belmont, cheffe de projet à la plateforme transversale de l’institut de cancérologie des Hospices Civils de Lyon (IC-HCL). Cette dernière va s’avérer être une aide précieuse. « Elle m’aide à réfléchir, me prévient sur les délais à respecter, me rassure par ses conseils et son expérience. » Première étape : réaliser une bibliographie ; deuxième étape : rédiger un questionnaire à l’attention des patients afin d’identifier leurs besoins en amont de la chimiothérapie. 

La bibliographie, soit la revue de littérature scientifique sur son sujet de recherche, lui permet d’avoir connaissance de ce qui a été fait, ce qui a fonctionné, ce qui doit être évité… Jennifer fait également appel à la Documentation centrale des HCL qui vient enrichir sa bibliographie et l’accompagner dans la méthode bibliographique. Elle trouve un autre soutien en la personne de Justine Dubreuil, attachée de recherche clinique au Centre de recherche clinique de l’hôpital de la Croix-Rousse. Et progressivement, elle parvient à s’organiser et le projet prend forme. 

Des étapes à franchir 

En janvier 2024, elle s’inscrit à la formation universitaire « Recherche en soins et réadaptation », des HCL en partenariat avec le CH Le Vinatier et l’Université Lyon 1. « Je la conseille vivement à tout professionnel qui souhaite se lancer dans la recherche. Elle apporte des outils et des méthodes pour élaborer son projet comme la méthodologie en bibliographie par exemple, et s’étend jusqu’à la lettre d’intention. » La lettre d’intention, c’est le document que les investigateurs rédigent pour présenter et obtenir le financement de leur projet. Elle doit décrire l’objet de la recherche, la pertinence de la méthode, les moyens et les outils nécessaires à sa réalisation, etc. Par ailleurs, sa tutrice de formation, la docteure Solène de Talhouet, oncologue, représente un indispensable soutien stimulant.

Au printemps 2024, Jennifer Masseau renforce sa réflexion sur le design de l’étude, étape indispensable pour arriver au protocole de recherche. Elle a pris contact avec les partenaires du projet : la diététicienne, l’enseignant en activité physique adaptée, le psychologue et les chirurgiens en ORL.

« J’avance pas à pas. Malgré de grandes ambitions qui nous donnent l’envie d’aller vite, il faut savoir adopter un rythme progressif. » 

Une expérience hyper stimulante 

Les prochains mois vont être consacrés à la rédaction du protocole de recherche en vue de répondre à l’appel à projets « recherche paramédicale » des HCL prévu en octobre. Une étude de préfaisabilité pourrait faciliter l’obtention d’un financement ; de même, une étude pilote pourrait être le moyen d’obtenir un PHRIP, programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale, financé par le ministère de la santé.  

Pour l’heure, Jennifer Masseau n’a rien perdu de son enthousiasme.

« L’expérience est hyper stimulante. La recherche c’est un élan supplémentaire conjuguée à l’activité clinique. Créer à partir d’une idée quelque chose qui nous dépasse et, au final, améliorer la qualité de vie des patients, c’est optimiste et très positif. Il ne faut pas hésiter à se lancer bien que cela puisse faire peur. De plus, la recherche paramédicale complète la recherche médicale. Elle affirme la légitimité des soignants à participer à la recherche et aux avancées qui en découlent. » 

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