Covid-19 : Essai Discovery
Dès le début de la pandémie, l’Inserm via son consortium REACTing a mis en place Discovery, un essai clinique européen visant à évaluer l’efficacité de quatre traitements antiviraux repositionnés dans l’indication de Covid-19 nécessitant une hospitalisation (le remdesivir, l’hydroxychloroquine, le lopinavir et l’interferon beta-1a).
En parallèle, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a mis en place un grand consortium d’essais cliniques baptisé Solidarity, dont l’objectif était également de tester l’efficacité de ces quatre traitements. Discovery a donc rejoint Solidarity afin de contribuer à lui fournir des données solides et rigoureuses.
Les premiers résultats de Solidarity sont désormais publiés dans le New England Journal of Medicine.
Florence Ader, Prix Recherche 2020 de l'Inserm pour le pilotage de l'essai clinique Discovery
Point d'étape au 4 Juillet.
Après l’arrêt des inclusions dans le bras testant l’hydroxychloroquine, les deux bras testant la combinaison lopinavir/ritonavir avec ou sans interféron bêta sont arrêtés dans les essais cliniques Solidarity et Discovery. Compte-tenu de la nature adaptative de l’essai Solidarity et de son essai « fille » européen Discovery, une réflexion est en cours sur l'évolution du protocole dont les inclusions se poursuivent. Des publications dans des journaux internationaux à comité de lecture sont en préparation concernant tant l'évaluation de l'hydroxychloroquine que du lopinavir/ritonavir.
Les essais cliniques Solidarity et Discovery, dont l’objectif est de tester l’efficacité et la sécurité de molécules repositionnées dans l’indication de Covid-19 nécessitant une hospitalisation, annoncent ce jour l’arrêt définitif des inclusions dans les groupes de patients recevant les antiviraux lopinavir/ritonavir avec ou sans interféron bêta.
Cette décision s’appuie sur les recommandations d'arrêt formulées par les comités d’experts indépendants des deux essais. Celles-ci sont basées d'une part sur l’absence d’efficacité sur la mortalité à 28 jours des patients hospitalisés pour les bras lopinavir/ritonavir (avec ou sans interféron béta) par rapport au traitement standard. D'autre part, dans l’essai Discovery, qui analyse de façon approfondie les évènements indésirables chez les patients traités, le comité indépendant a souligné la fréquence significativement plus élevée d’effets indésirables graves concernant la fonction rénale dans les deux groupes de patients recevant la combinaison lopinavir/ritonavir, notamment chez les patients hospitalisés en réanimation. Il convient d’ajouter que de son côté, l’essai britannique Recovery a également arrêté le bras de traitement avec lopinavir/ritonavir pour absence d’efficacité.
Une communication sous forme de publications dans des journaux internationaux à comité de lecture détaillera les résultats. Par ailleurs, compte-tenu de la nature adaptative de l’essai Solidarity et de son essai « fille » européen Discovery, une réflexion est en cours sur l'évolution du protocole. Outre la poursuite de l'évaluation du remdesivir et possiblement de l’interféron bêta, celle-ci porte notamment sur la possibilité de tester de nouveaux traitements.
La pandémie liée au virus SARS-CoV-2 responsable de la maladie Covid-19 continue sa progression. L’essai clinique thérapeutique mondial Solidarity organisé par l’OMS continue d’inclure environ 500 patients par semaine, notamment en Amérique du Sud et au Moyen-Orient où l’épidémie reste active. Le total actuel du nombre de patients inclus dans Solidarity est supérieur à 5500 patients dans le monde, dont 760 patients font partie de l’essai Discovery. La France est le 2eme pays contributeur en termes de nombre de patients.
Point d'étape au 4 Juin.
Le DSMB (groupe d'experts, indépendant du promoteur et des investigateurs, qui examine régulièrement les résultats intermédiaires obtenus lors du suivi de l'essai clinique) de DisCoVeRy s'est réuni le 3 juin 2020 et recommande, sur la base de l’examen des données actualisées de Discovery, la poursuite de l’étude telle qu’initialement prévue
Le Comité exécutif de l'essai clinique Solidarity, où siège un représentant de Discovery, s'est réuni le 3 juin 2020 et a décidé de reprendre les inclusions temporairement suspendues, dans le bras hydroxychloroquine. Cette décision est surtout basée sur les recommandations du DSMB de l’étude Solidarity qui a analysé les données de mortalité disponibles dans cette étude, mais aussi sur l’avis des DSMB d’autres essais cliniques randomisés examinant l’efficacité de l’hydroxychloroquine.
Suite à ces deux réunions, le comité directeur de Discovery, en lien avec les autorités compétentes dans les pays où se déroulent l'essai (en premier lieu l'ANSM), va envisager de reprendre les inclusions dans le bras HCQ.
Les inclusions dans le groupe hydroxychloroquine de l’essai Discovery sont suspendues
Les inclusions dans le groupe hydroxychloroquine de l'essai Discovery sont suspendues depuis dimanche 24 mai, suite à la décision conjointe de Solidarity, essai conduit sous l'égide de l'OMS, et de Discovery, essai porté par l'Inserm qui lui est étroitement associé. Cette décision a été motivée par les publications scientifiques relatives à l'utilisation hydroxychloroquine dans des études observationnelles, notamment la récente étude parue dans The Lancet. Les inclusions dans les autres groupes de traitement de l'essai Discovery continuent. Pendant cette suspension les comités indépendants des 2 études vont examiner conjointement les données déjà collectées dans l'objectif de rendre définitive ou pas cette suspension.
La sécurité des patients étant, par définition, la priorité des investigateurs et du promoteur de l’étude, une surveillance cardiologique de tous les patients recevant de l’hydroxychloroquine a été mise en place dans le protocole de l’essai depuis le début de l'étude. Les investigateurs qui suivent les participants dans le cadre de l'essai répondront à toute question que ces derniers pourraient se poser.
Point d'étape au 14 mai.
Au 12 mai 2020, 750 patients ont déjà été recrutés en France. Discovery est un modèle de ce que la recherche clinique peut apporter en ces temps de crise : un protocole robuste, établi avec les meilleurs standards internationaux. Le savoir-faire de la recherche française, la mobilisation du consortium Reacting couplée à la solidité du système hospitalier territorial a permis ces inclusions en un temps record.
Le déploiement d’un tel essai au niveau européen est long car il s’agit de monter un réseau solide en tenant compte des différences réglementaires d’un pays à l’autre et d’inclure de très nombreux patients en leur apportant toutes les informations nécessaires, toujours dans un souci de rigueur et de qualité méthodologique. Cette coopération européenne sera d’autant plus utile qu’elle se construit dans un esprit de pérennisation pour tester des molécules ciblant spécifiquement le COVID-19 quand elles en seront à un stade clinique et pour bâtir des fondations solides en cas de nouvelle(s) grande(s) épidémie(s).
Il est primordial de continuer les essais thérapeutiques randomisés de grande ampleur comme Discovery et de les mener avec la plus grande rigueur afin d’obtenir des réponses définitives sur des stratégies thérapeutiques antivirales dont l’efficacité et la tolérance sont actuellement incertaines. L’intérêt des patients est au coeur de cette démarche ; notre motivation est intacte.
Suite à la réunion du 11 mai 2020, le DSMB s’est prononcé pour la poursuite de Discovery sur les 4 bras thérapeutiques après avoir examiné les données de 700 patients. L’essai continue donc, afin de parvenir à des résultats rigoureux et de qualité, permettant de dire quelle molécule s’avèrerait efficace pour quel patient et à quelle dose.
Discovery : évaluer cinq stratégies de traitement contre le SARS-CoV-2
Piloté par la Pr Florence Ader, infectiologue dans le service des maladies infectieuses de l’hôpital de la Croix-Rousse et chercheuse au Centre International de Recherche en Infectiologie, l’essai clinique Discovery promu par l’Inserm prévoit d’inclure 3 200 patients européens dont au moins 800 patients français.
Son objectif est d’évaluer cinq stratégies différentes de traitement contre le SARS-CoV-2, un groupe contrôle (soins courants) et quatre groupes de traitements expérimentaux. Cet essai clinique randomisé (2) permettra « d’analyser l’efficacité et la tolérance des options thérapeutiques pour les patients dans un temps limité » a précisé la Pr Florence Ader. Parmi ces options, le traitement par l’hydroxychloroquine « moins dosée que la chloroquine et donc moins toxique pour le patient », a précisé le Pr Bruno Lina, virologue à l’hôpital de la Croix-Rousse, responsable du Centre National de Référence virus des infections respiratoires et membre du Conseil scientifique Covid-19. « L’étude permettra d’évaluer cette molécule comme les autres avec des arguments scientifiques solides. Les analyses seront intéressantes à observer », a ajouté la Pr Ader.
Les premiers patients, hospitalisés à l’hôpital de la Croix-Rousse, ont été inclus le dimanche 21 mars 2020. Une procédure dérogatoire obtenue par l’Inserm a déjà permis d’inclure des patients des GH Sud, Centre et Est. La première évaluation clinique étant prévue au quinzième jour, les premiers résultats sont escomptés dans les semaines à venir. « Cet essai démontre la démarche proactive de la France dans l’épidémie en cours. Cela témoigne d’une vraie solidarité, une vraie expertise et un leadership avéré du service public. Avec un CHU de Lyon moteur et exemplaire », partage la Pr Ader. En tant que centre associé, les HCL participent également à quatre autres projets promus par d’autres CHU ou par l’Inserm et l’Institut Pasteur, qui permettront là encore de nouvelles avancées médicales aussi bien dans la compréhension du virus que dans son traitement.
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