Oncologie de précision : les HCL se dotent d’une plateforme de biologie 3D
Pour diagnostiquer un cancer et pour évaluer la nature et le degré d’agressivité d’une tumeur (forme, taille, sensibilité à certaines hormones, présence de mutations et anticipation de réponse au traitement…), la biopsie est un examen incontournable préalable à la mise en place d’une stratégie thérapeutique adaptée. Elle consiste à prélever un fragment de tissu ou d’organe afin de l'analyser. Seulement, le prélèvement tumoral présente des limites liées à :
- Une quantité très faible de tissus prélevée lors des biopsies à l’aiguille
- Un phénomène de dégradation du ‘matériel génétique’ lié à diverses manipulations
> Qui aboutit à un taux de 10% d’échecs des analyses en moyenne, soit 500 patients par an pour lesquels d’autres examens souvent invasifs et difficiles doivent être refaits, ou avec des résultats non optimaux.
Le NanostringTM est une technologie ultrasensible basée sur le comptage digital de codesbarres moléculaires (chaque molécule possède un code-barre propre) qui permet d’étudier jusqu’à 800 cibles d’intérêt (ARN, ADN et/ou protéines) simultanément et ce même sur des quantités très limitées de tissu. L’opération ne nécessite que très peu de manipulation ; les quantifications sont alors très précises et reflètent fidèlement la réalité biologique. Cette technologie délivre des informations fiables et nouvelles qui permettent de :
- Participer au diagnostic en complément de données cliniques, morphologiques et biologiques
- Déterminer l’accès à une thérapie ciblée et d’orienter la stratégie de traitement du patient
On parle de Biologie 3D permettant de maximiser l’information obtenue tout en économisant des échantillons précieux
Le cancer du sein, cible n°1 des recherches
Pour sa première application clinique, la technologie NanostringTM est utilisée dans le cadre d’un test génomique (PAM50/Prosigna®) qui vise à prédire le risque de récidive dans le cancer du sein au cours des dix années à venir à partir de l’expression de 50 gènes présents dans les cellules cancéreuses. L’analyse de ces 50 gènes – appelée ‘empreinte génétique’ de la tumeur, unique pour chaque patient – est associée à d’autres facteurs tels que la taille de la tumeur et le nombre de ganglions lymphatiques impliqués, dans le but de déterminer le risque de récidive à distance et d’anticiper les dix prochaines années.
Objectifs :
- Apporter une meilleure compréhension du cancer du sein pour chaque patiente.
- Prendre un choix thérapeutique éclairé à partir d’informations fiables et exhaustives à visée prospective.
- Limiter le recours à la chimiothérapie après chirurgie (300 patientes concernées /an) lorsque ce traitement lourd n’est pas nécessaire et que ses effets peuvent être plus délétères qu’utiles.
Environ 40% des patientes testées éviteront ainsi la chimiothérapie.
De multiples applications possibles
Si elle est utilisée aujourd’hui pour améliorer la prise en charge des cancers, la technologie NanostringTM trouve déjà des applications pour de nombreuses autres spécialités : neurologie, immunologie, endocrinologie, maladies infectieuses, etc. L’équipement ouvre également de multiples portes pour la recherche clinique en biologie moléculaire. Il est accessible aux cliniciens, chercheurs académiques et aux partenaires industriels des HCL.
- Axe de recherche oncologie - Rubrique
Le NanostringTM a été financé grâce à un don de l’UMGOS-MTRL. La concrétisation de ce projet illustre parfaitement l’ambition de la Fondation : accélérer le développement de projets innovants favorisant une prise en charge personnalisée de chaque malade.