ONCOPRO : des premiers résultats encourageants pour le dépistage, le diagnostic et le suivi de la progression tumorale

L’étude ONCOPRO, promue par les Hospices Civils de Lyon, vise à évaluer l’utilité pour le diagnostic du cancer et le suivi de l’efficacité des traitements d’un nouveau test sanguin mesurant le taux de Progastrine. Des premiers résultats encourageants pour le dépistage, le diagnostic et le suivi de la progression tumorale au cours des traitements, ont été publiés début juillet 2025 dans le journal Biomarker Research.

En l'espace de 4 ans, 17 services de médecine et de chirurgie sur les 4 groupements hospitaliers des Hospices Civils de Lyon (Groupement Sud, Nord, Hôpital Edouard Herriot et groupement Est) ont pu recruter plus de 500 patients atteints de 16 cancers différents, avec une centralisation des procédures opérationnelles par une équipe opérationnelle multisite, une mesure des taux au sein du laboratoire de biologie du GHS, puis une analyse statistique complexe. 

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Collaborateurs de l'étude ONCOPRO

 

 

 

« Il s'agit de la première large étude qui a démontré la capacité de notre institution à se fédérer autour d'un grand projet commun collaboratif et stratégique destiné à évaluer la valeur diagnostique d'un test du cancer. » précise le Pr Benoît You, oncologue aux HCL et porteur de l’étude ONCOPRO.

 

 

 

Chaque patient a accepté d'avoir une prise de sang au diagnostic, puis de manière répétée (toutes les trois semaines à tous les trois mois) sur plusieurs années, afin de pouvoir évaluer la valeur diagnostique, et du suivi thérapeutique de ce nouveau test sanguin.

Ce sont donc des milliers d'échantillons sanguins, qu’ont dû gérer les équipes des HCL, et dont les résultats ont pu être reliés aux milliers de données cliniques des patients.

 « Au-delà des résultats propres de l’étude, il faut mentionner le défi majeur que les équipes HCL ont su relever en démontrant que notre institution était capable de recruter et d’analyser les échantillons de plus de 500 patients atteints de 16 types différents de cancer sur 17 services médicaux et chirurgicaux, et de les suivre semaine après semaine sur plusieurs années. » Sara Calattini, cheffe de projet

« Cette prouesse opérationnelle de l’inclusion à la réalisation du test démontre que notre institution est capable de concevoir et mener les études les plus compliquées en matière de détection et de suivi clinique et biologique des cancers. Peu d’institutions en sont capables dans le monde ! » Pr Léa Payen-Gay, Service de Biochimie, Pharmaco-Toxicologie et Biologie Moléculaire

L’étude mesure les niveaux sanguins d’hPG80 (la Progastrine circulante, connue pour être un indicateur d’activation des cellules cancéreuses) chez les patients atteints de cancer.  Comparativement, les mêmes mesures sont effectuées sur des prélèvements sanguins de personnes en bonne santé, du même âge. L’enjeu des équipes était d’évaluer si les niveaux de hPG80 permettraint de faciliter le diagnostic chez des patients atteints de cancer. 

 

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Ce schéma représente le taux sanguin de hPG80 mesuré (taux noté sur l’axe vertical) chez des patients atteints de différents cancers (rectangle colorés - noms de chaque cancer noté sur l’axe horizontal), et chez personnes non atteintes de cancer (rectangle gris à droite du schéma). Chaque point représente le taux chez un patient et la ligne noire au sein des rectangles indiquant le taux moyen de hPG80 mesuré chez l’ensemble des patients de l’étude.

Cette vaste étude prospective confirme que les patients atteints de cancer (hormis Thyroïde et Glioblastome) ont des taux sanguins d’hPG80 significativement plus élevés que les personnes non atteintes de cancer. Ce test basé sur un dosage simple et facilement applicable en routine clinique pourrait ouvrir la porte à des programmes de dépistage facilités, et complémentaires des examens classiques de détection comme l’imagerie (radiologie). Les résultats sont particulièrement prometteurs dans les cancers du poumon ou du foie.

"Bien qu’il soit très fréquent, le cancer du poumon ne dispose pas actuellement de biomarqueur diagnostic. Les résultats d’ONCOPRO pourraient ouvrir une voie très intéressante dans le diagnostic voire le dépistage de cette maladie qui reste la première cause de mortalité par cancer en France. Saluons aussi l’élan commun des équipes cliniques, biologiques et de recherche des HCL pour arriver à ces résultats !" Pr Sébastien Couraud, oncologue aux HCL

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Blocs libres

You, B., Couraud, S., Ceruse, P. et al. Diagnostic value of the wnt target and cancer-associated blood biomarker hPG80: ONCOPRO case-control prospective study. Biomark Res 13, 91 (2025).
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